Le 311, rue Centrale à Beynost

(son histoire de 1809 à nos jours)

 

  • 1/ L’Ecole privée de Beynost (de 1809 à 1904)

De 1812 à 1904, il y avait à Beynost, chemin de l’Eglise (311 rue Centrale aujourd’hui, presque en face de la mairie), une école chrétienne gratuite pour garçons.

 

 

 

En 1809, Monsieur Etienne Vincent de Margnolas (1781-1809) lègue par testament, à la commune de Beynost une somme suffisante pour l’établissement, le logement et l’entretien d’une école sur la commune. Par décret impérial, en date du 23 mai 1810 à Lille, l’empire français accepte les dispositions testamentaires du Seigneur Vincent de Margnolas pour l’établissement d’une école de charité dans la commune de Beynost.


 

En 1810, Madame Caroline Béatrice Vincent de Margnolas fait donc l’acquisition d’une maison et d’un jardin contigus à Beynost. Elle garnit à ses frais l’établissement des meubles nécessaires. Le 11 novembre 1812, la communauté des Frères des Ecoles Chrétiennes ouvre cette école de garçons : le Frère Marin en est alors le premier directeur. Frère Jacob fut le directeur suivant et le restera jusqu’en 1819.

En 1815, Madame Caroline Béatrice Vincent de Margnolas se remarie avec Monsieur le Marquis Just Florimond de Fay de La Tour Maubourg et achète de ses deniers personnels deux immeubles occupés par les frères des Ecoles Chrétiennes et sœurs de Saint Joseph sur la commune de Beynost.

Ensuite de 1819 à 1904 (soit durant 85 ans… !) 20 directeurs se suivirent au poste de directeur de cette école. On peut relever quelques faits et anecdotes durant cette période, par exemple :

- de juin 1822 à septembre 1822, Frère Edouard était un vénérable vieillard d’avant la Révolution, il faisait la 1ère classe.

- En 1827, c’est sous l’administration de Frère Bezmond que fut faite à la commune de Beynost la donation des immeubles occupés par les Frères des Ecoles Chrétiennes et les Sœurs Saint Joseph. D’une santé délicate, il fit la classe jusqu’à la veille de sa mort en janvier 1838 ; il avait gouverné la Communauté durant 14 ans.

- En 1850, Directeur du Petit Collège puis de la grande communauté de Saint Martin à Lyon, Frère Sylvestre accepta le modeste poste de Beynost en toute obéissance. Beynost allait lui permettre, non de se reposer, mais de faire diversion aux soucis administratifs lyonnais, qui pesaient depuis si longtemps sur sa tête. La communauté s’est reconstituée sous sa direction, l’école est alors transformée et sa réputation grandit. Des élèves affluent des communes voisines. C’est de cette époque que date le service régulier des enfants de chœur, et leur présence aux processions de la Fête Dieu.

- De 1854 à 1859, Frère Odéricien alors directeur, les documents font défaut.

- Le 20 juin 1855 Madame la marquise Caroline Béatrice de Fay de La Tour Maubourg décède ; César Florimond marquis de La Tour Maubourg (1820/1886), son fils cadet, a épousé Anne-Eve Mortier de Trévise (1829/1900) en 1849, c’est elle qui prend en charge son rôle vis-à-vis de l’Ecole Chrétienne de Beynost.

- De 1859 à 1876, Frère Polychrone, religieux modeste, fit la classe aux petits. Il mourut à Beynost le 5 juin 1880. La population avait une profonde estime pour ce religieux qui était resté 17 ans à Beynost ; elle fit élever, à ses frais, un monument funèbre à sa mémoire.

- En 1880, Frère Ostent (directeur de 1876 à 1880) voulut traverser un courant vers les îles du Rhône… il y trouva la mort !  

- En 1881, Frère Osée-Michel avait des qualités qui devaient lui assurer le succès, mais par manque de réserve dans ses paroles envers la Municipalité de la commune, celle-ci se « vengea à l’occasion de correction peu mesurée. » Il fut révoqué à la suite d’une enquête.

- En 1881, Frère Ulmérien accepta le poste par obéissance, et il eut le don de plaire au Conseil Municipal : il obtint des travaux de réparations de l’immeuble.  

- C’est sous l’administration de Frère Pascase-Marie (directeur de 1886 à 1889) que fut prononcée, sur la demande Madame la Marquise de La Tour Maubourg, la révocation des donations faites à la commune de Beynost. Cette révocation des donations est rendue par le Tribunal de 1ère instance de Trévoux le 22 novembre 1888. Par une lettre en date du 28 mars 1889, Frère Pascase-Marie, directeur, prie Madame la Marquise de lui faire savoir si, dans le cas de laïcisation, les Frères pourront encore compter sur ses bienfaisances. Elle leur fait répondre :

« … que les frères et sœurs peuvent compter sur la continuation… des mêmes subventions, de la jouissance de la maison… »  

- Comme on s’y attendait, l’Ecole de Beynost fut laïcisée à partir de 1889.

- En 1899, à la rentrée scolaire, les Frères avaient les enfants de Beynost, et les instituteurs ceux des communes voisines.

- En 1899, la communauté eut le bonheur d’être visitée par Madame la Bienfaitrice Madame la Marquise Anne-Eve de La Tour Maubourg ; elle vit les classes, et paya un goûter aux élèves. En franchissant la porte du jardin, elle dit au Frère Optatien-Régis (directeur de 1898 à 1904) : » … si on vous défend d’enseigner, restez quand même dans ma maison, vous êtes chez vous. »

 

- En 1900, Madame la Marquise de Fay de La Tour Maubourg décède : l’école perdait sa seconde bienfaitrice. Ses obsèques imposantes eurent lieu à Lapeyrouse, dans l’Ain, au milieu d’une assistance nombreuse avec une délégation des Frères et Sœurs, ainsi que d’anciens élèves.  La même année, Frère Optatien-Régis, directeur, professeur autoritaire réussit à réunir beaucoup d’éléments propres à fêter avec solennité la canonisation de Saint Jean Baptiste de la Salle (patron des Frères des Ecoles Chrétiennes).  

- En 1900, à la mort de la Marquise de Fay de La Tour Maubourg, Madame Philippa Marie Marguerite Esther de Fay de Solignac (épouse du Baron Paul Auguste Henry de Framond) hérite des propriétés de la famille Maubourg.        

- En 1904, l’Ecole de Beynost doit être fermée selon l’arrêté pris par le préfet Mr. Combes paru dans « L’Officiel le 10 juillet. L’Ecole devra être fermée avant le 1er octobre. 

 


- En août 1904, les Frères étaient dispersés. Une grande partie du mobilier fut vendue, seules les classes restèrent meublées. Le dernier directeur fut envoyé à Malte comme professeur, où il mourut à l’âge de 64 ans.  

 

 

 

  • 2/ Après l’Ecole privée (de 1904 à 1957)

- En 1926, au décès de Madame Philippa Marie Marguerite Esther de Fay de Solignac, c’est sa fille (Marie Louise Esther de Framond, née en 1893) qui hérite du bâtiment. Quelque temps plus tard, elle loue le bâtiment à la Sté L’Economique.

- En 1936, M et Mme Dumoulin et leur fille prennent la gérance de ce magasin d’alimentation jusqu’en 1955; (Ce sont les grands parents de Gisèle Brechet bien connues des Beynolans puisqu'elle tient le restaurant du Midi.

 

 (photo Gisèle Bréchet)

 

L'Economique dans les années 40 (photo Gisèle Bréchet)

L'Economique dans les années 40 (photo Gisèle Bréchet)

 

- En 1955, la Société « L’Economique » achète la propriété à Mlle Marie Louise Esther de Framond.

- Après 1955, suite à de nombreuses infiltrations des sources environnantes, et des fissures apparues, le bâtiment s’effondre.

  • 3/ Le nouveau magasin l’Economique (de 1957 à 1977)

- En 1957, le bâtiment est reconstruit, sur pilotis (précisé sur acte de vente), (selon des plans de Maurice Girard-architecte à Lyon) pour en faire une succursale d’alimentation : « L’Economique ». La première gérante est Mme  Laflute. 

Document Famille Sauve

 

- En 1969, la Société L’économique fusionne avec la Société Laitière Moderne (COFRADEL).

- En 1977, l’exploitation du magasin est assurée par Mme Verseau.

  • 4/ Après le magasin l’Economique (de 1977 à nos jours)

- En 1982, la Société COFRADEL vend la propriété à M et Mme Maurice Sauve, qui modifient le bâtiment pour en faire leur habitation.

Document Famille Sauve

 

Maison en 2019, photo S.C

 

-Depuis cette date la famille Sauve vit dans cette maison.

 

 

Sources : Archives des Frères des Ecoles Chrétiennes ; plan Napoléon Archives départementales de l 'Ain ; documents prêtés par Monsieur et madame Sauve ; témoignages de Gisèle Bréchet et Noëlle Nugier.

Recherches menées par François Marquis et Geneviève Escudié, assistés par Sylvie Caillet.

 
 
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